Rénovation d'une ferme pour créer une maison, un gîte et un jardin forêt

Étiquette : chaux hydraulique

Rénovation de l’ossature bois, isolation du sas d’entrée & bardage

Le SAS d’entrée a été pensé comme une zone tampon entre la maison et l’extérieur. Ce sera un lieu de déchaussage et de stockage des affaires. Idéalement c’est l’endroit qui est donc à l’épreuve des salissures.

Ce dernier permet également une entrée importante de lumière par la porte d’entrée. Par-contre, actuellement, cette bâtisse a uniquement été reprise sur le toit. L’isolation de type sarking est le même que le toit principal, à savoir 40 cm de laine de bois en deux couches de 20 cm chacune soit le top dans le domaine (r de 11!). Les murs eux sont bruts, non isolés et pas forcément cloisonnés pour recevoir une isolation que nous ferons en une couche de laine de bois de 20 cm (r de 5.5).

Voici le SAS avec le toit refait. Le toit a été rehaussé pour être sur le même plan que la toiture principale sur la face sud-est afin d’améliorer l’isolation thermique et l’étanchéité. Le reste est d’origine !

Les photos sont issues de la phase ou nous avons coulé la dalle de chaux hydraulique. Vous trouverez l’article par ici !

L’état brut des ossature et du bardage nous ont obligé de reprendre une bonne partie des choses. Et nous avons commencé par la façade nord ouverte aux quatre vents suite à la démolition d’un petit mur en pierres et de la rehausse du toit. A la place du petit muret, nous avons coffré un petit seuil en chaux hydraulique sur lequel nous avons fixé la lisse basse. La lisse basse est une pièce en bois qui est isolé du seuil et sur lequel sera fixé les pièces de bois verticales.

Suppression d’un muret et création d’un seuil à la chaux

On remarque l’ancien mur en pierres à sur la photo de gauche et le mur démoli à droite. Nous avons laissé une grosse pierre qui a été un peu cassée à la hauteur du seuil à créer.

Voici maintenant le seuil à la chaux nhl 3.5/sable à béton ainsi que le bardage supprimé et la lisse basse posée.

Pose de l’ossature bois verticale

S’en suit la pose des solives rabotées de diamètres 45x220mm qui sont recoupées à la hauteur pour venir s’encastrer des les poutres horizontales verticales. Nous avons posé une solive tous les 58 cm environ, soit la largeur de la laine de bois. Il a fallu découper les solives pour qu’elles puissent englober les poutres existantes. Le tout est fixé par des vis et l’ensemble respire la solidité ! Vous remarquerez que les inspecteurs des travaux finis, enfin, les enfants vérifient les niveaux ! 😀

Pose de l’OSB à l’intérieur pour contreventer

L’OSB 18 mm peut alors venir se fixer à l’intérieur pour contreventer l’ossature. Il est posé à l’intérieur ce qui est la norme pour gérer l’évacuation de l’humidité. La découpe le long du mur n’a pas été simple mais nous avons un outil qui permet de reprendre les formes et les reporter sur l’OSB. L’OSB est cloué à la cloueuse électrique Dewalt (toujours un bonheur !). Les morceaux entre les chevrons du toit sont posés et cela change tellement la pièce ! Vivement la suite.

Isolation en laine de bois et pare pluie

Passons au côté extérieur avec la pose de la laine de bois au plus juste et du pare-pluie qui est fixé par des agrafes.Le pare-pluie doit se poser de bas en haut pour la laie suivante recouvre la laie précédente et évacue d’éventuelles goutes de pluie. De la laine de bois est également posée entre le toit et le mur entre les chevrons.

Ensuite des tasseaux seront fixés horizontalement pour une pose du bardage mélèze naturel qui sera sur une pose verticale comme actuellement.

La façade de la porte d’entrée

Pour la façade de la porte d’entrée, nous sommes venu rajouter des demi-chevrons sur la structure d’origine pour servir de point de fixation pour l’OSB. L’isolation est aussi effectué via 200 mm de laine de bois.

Démontage et isolation de la façade principale

La suite du chantier se passe du côté de la façade principale. Il fallait maintenant démonter le bardage actuel pour pouvoir isoler. Mais avant de poser la laine de bois il fallait ajouter comme pour l’intérieur des chevrons entre les poutres principales pour pouvoir, plus tard, pouvoir fixer les liteaux qui serviront à fixer le bardage. Vu que le bardage sera posé à la verticale, ces liteaux devront être fixés à l’horizontale. Les poutres principales ne semblaient pas suffisantes pour assurer un maintien suffisamment rigide. Enfin, l’isolant en laine de bois a trouvé sa place essentiellement à base de chutes et le pare pluie est venu protéger tout cela !

Voici le résultat en photo ci-dessous

Cadre de la fenêtre et fin de l’ossature bois

Une fenêtre fixe de 160X120 cm était prévue pour illuminer le sas et donner une vue sur la nature et le soleil levant. C’est une fenêtre fixe assez large donnant une vue panoramique. Dans ce sas d’entrée, une grande armoire sera créée le long du mur et pour que la fenêtre ne soit pas cachée, elle sera donc posée tout à gauche du mur.

Pose du lattage pour la pose du bardage mélèze naturel à venir

La pose du bardage sera effectué à la verticale bien que nous ayons l’habitude de le voir à l’horizontale, le bardage est plus efficace pour évacuer l’eau à la vertical. Pour cette pose il faut donc mettre en œuvre un double lattage. Un premier à la verticale et un second posé dessus à l’horizontal. Cela permet une ventilation. Tout en bas, un grillage anti rongeur est à poser avant le bardage. Ce sera un bardage en mélèze non traité qui sera ensuite posé dès que possible.

Double lattage ossature bois pour bardage

Un bardage en mélèze viendra terminer le mur. Il sera posé verticalement pour respecter la pose d’origine. Ce dernier sera fixé sur des tasseaux via des clous inox que la cloueuse Dewalt sait poser également. Aucun traitement ne sera fait et au fil du temps il deviendra gris, ce qui est une couleur que nous aimons et qui est très visible dans le haut Jura.

Quelques semaines plus tard, week-end du 3 et 4 février 2024

Les charpentiers sont passés reprendre une partie de la charpente (voir article). Ce qui fait qu’ils ont aussi (enfin) créé le cadre de la fenêtre et cette dernière a pu être posée par le menuisier. Il s’agit d’une fenêtre fixe de 160X120 cm qui va offrir une vue sur le verger. Le cadre était fabriqué mais cela ne tenait pas vraiment car le mur n’était pas prévu dans la mission. On s’est donc attelé au renforcement du mur.

Vue de l’extérieur

Nous avons tout d’abord supprimé le reste du bardage puis la planche au dessus qui ne tenait rien. Cela nous a permis d’ajouter un chevron au dessus puis fixer la lisse basse dans le sol avec des chevilles à frapper. En dessous de la lisse basse, nous avons glissé des restes d’epdm du bassin de phyto épuration (bâche plastique).

La largeur du cadre était insuffisante pour l’isolation, nous avons donc doublé ce dernier avec nos planches de 220×50 mm en prenant soin de découper autour des poutres existantes.

A l’extérieur, l’idée est d’utiliser cette nouvelle structure pour le futur bardage. Du coup, nous devons aussi agrandir le cadre. C’est chose faites avec des chevrons. La tablette est également agrandie davantage pour pouvoir plus tard, dépasser le bardage et sortir la goutte d’eau à l’extérieur. Une tablette aluminium viendra gérer parfaitement l’étanchéité de la tablette.

Enfin, nous avons contreventé le tout avec de l’osb 18 mm à l’intérieur. La fenêtre est un peu basse mais la vue est magnifique ! Notez que la fenêtre n’est pas centrée car un grand placard trouvera sa place sur le mur à droite.

Fin de l’isolation, pare pluie, lattage

La laine de bois est posée à l’extérieur puis un pare-pluie et un double lattage fait son apparition. Pour travailler, nous avons posé rapidement notre échafaudage et c’est plus pratique que l’échelle!

Côté intérieur l’OSB est terminé avec les parties le long de la poutre

Fin de l'osb au dessus de la fenêtre

Bardage mélèze (à venir) !

Nous avons trouvé un lot de bardage mélèze à la scierie Moyne à Liesle dans le Jura. Le gérant est sympa et propose de bons produits, on recommande ! Le tout a été transporté avec notre remorque et notre 4×4. Nous en avons profité pour récupérer un bon lambris blanc que nous poserons en sous pente de notre « cabane » dont vous trouverez le récit de la construction sur cet article.

La pose se fera verticalement et avec des clous inox, affaire à suivre donc 🙂

Une isolation des murs en chaux chanvre (béton de chanvre)

L’isolation est un point essentiel dans une construction ou une rénovation. A l’heure où l’énergie devient de plus en plus chère et précieuse, il est plus qu’essentiel d’obtenir une bonne isolation d’un bâtiment. L’isolation se réfléchit aussi bien en hiver qu’en été car les canicules deviendront de plus en plus fréquentes. Dans l’idéal, il faut aujourd’hui viser le label maison passive.

Dans notre cas, il sera trop difficile d’obtenir une maison passive en partant d’une ferme et sans isolation extérieure. Pour autant, nous ferons au mieux pour consommer le moins possible de bois de chauffage et d’électricité.

Fibre de la tige de chanvre et la moelle qui deviendra la chènevotte
Fibre de la tige de chanvre et la moelle qui deviendra la chènevotte (source : Wikipédia)

Pour le bois de chauffage, nous serons autonome grâce aux forêts que nous possédons avec la ferme. Pour l’électricité, nous essayerons plus tard de travailler sur cet axe. A minima, nous serons connecté au réseau via une société fournissant de l’énergie verte comme Enercoop. Concernant les matériaux pour l’isolation, nous allons utiliser un maximum de matières bio-sourcées comme la laine de bois (40 cm prévu sur le toit). Nous avons aussi regardé Gramitherm qui utilise les fibres d’herbe ou encore le produit d’Emmaüs qui produit La Métisse à partir des vêtements recyclés.

Les murs en pierre

Dans le bâti ancien, il faut prendre en considération les murs anciens, parfois humides. L’humidité chez nous ne posait pas souci, si ce n’est dans l’ancienne étable et un drainage périphérique a permis de régler le problème. Ce type de bâtiment à besoin de respirer, on parle de perspirance dans le jargon technique.

Respiration du mur

L’idée est que les murs puissent respirer tout en rejetant l’excédant d’humidité vers l’extérieur. C’est ce qu’empêche notamment un enduit ciment qui, en rendant étanche le mur extérieur génère des désordres sur les murs tout en abimant les pierres tendres comme le calcaire. Ainsi, cette technique dite du chaux chanvre ou béton de chanvre est de plus en plus utilisée. Cette dernière consiste à effectuer une correction thermique en appliquant une couche de 5 cm environ ou à isoler avec une couche d’environ 15 cm d’épaisseur.

Mur en pierre calcaire piqueté
Mur en pierre calcaire piqueté

Le chaux chanvre à la rescousse

Deux techniques sont possibles pour isoler un mur avec du chaux chanvre. La première, manuelle, consiste à créer cette surépaisseur via un mécanisme de banche. Une planche est bloquée à la distance voulue et le chaux chanvre, aussi appelé béton de chanvre est disposé sans trop tasser derrière. En effet, l’idée est de stocker dans cet isolant un maximum d’air. L’autre technique consiste à utiliser une machine qui projette le mélange à même le mur.

Résistance thermique

La conductivité thermique de la chènevotte est annoncée à 0.05 W/m.K. Pour calculer le R (la résistance thermique), il faut diviser l’épaisseur par la conductivité. Ex : 0.15/0.05 soit R = 3. Ce R de 3 n’est pas formidable, on aurait tendance à vouloir mettre R = 5 mais les capacités hygrothermique du chaux chanvre permettent de palier cette faiblesse. Après, il faut savoir que la majorité de la chaleur se perd par le toit et cette isolation sera complétée par une isolation en sarking(isolation extérieur) du toit avec 40 cm d’isolant (R = 10) et le plancher aura quand à lui 200 mm d’un isolant biosource (R = 5).

Le magazine Maison écologique est une excellente lecture pour qui s’intéresse à l’éco-construction et à l’éco-rénovation des bâtiments. C’est dans ces lectures que nous avons découverts le chaux-chanvre et dans le cadre de la rénovation, nous étions allé nous former au musée des maisons comtoises à Nancray lors d’une journée dédiée au chaux-chanvre. Nous avions notamment fait du chaux chanvre banché et c’est ce que nous allons faire dans notre ferme sur certains murs.

Cette technique du chaux chanvre consiste donc à mélanger de la chaux hydraulique NHL 3.5 à de la chènevotte de chanvre. La chènevotte est le corps creux de la tige du chanvre. Le chanvre étant la cousine du cannabis récréatif mais sans la molécule psychotrope.

Le choix du couple chaux/chanvre

Le choix de la chaux et de la chènevotte n’est pas à faire n’importe comment. Il est possible de consulter le document pdf( ici )des couples chaux chanvre validés (qui sont compatibles). De notre côté, et après avoir travaillé avec la chaux NHL 3.5 Nathural blanche de Lafarge, nous sommes contents du produit et allons l’utiliser pour notre isolation. En outre, elle propose un tarif intéressant vu son conditionnement de 35 kg (environ 16-17 € chez les revendeurs de bricolage). Avec cette chaux hydraulique (qui sèche grâce à l’eau), nous avons le choix de deux fabricants de chènevotte. Si on se réfère au pdf dans la catégorie « mur », il est possible d’utiliser La Chanvrière , (marque kanabat) ou Biofibat. Notre fourniture proviendra du site Matériaux Naturels et s’orientera vers la marque Biofibat car nous n’avons pas trouvé en local et le gérant a été très compétitif dans sa proposition. La fiche technique de Biofibat est disponible ici

Le dosage et estimer le volume des matériaux

Pour le volume de chanvre à commander, nous nous sommes basés sur le calculateur du site suivant qui nous dit que pour la chènevotte Biofibat, il faut compter 150 litres par m² de mur sur une épaisseur de 15 cm.

Calcul de chènevotte par m2 de mur en fonction de son épaisseur
Calcul de chènevotte par m² de mur en fonction de son épaisseur (source : https://www.materiaux-naturels.fr/produit-calcul/1-chanvre-en-vrac-chenevotte_article_123)

Les sacs de chènevottes se vendent en 200 litres. Les sacs sont compactés. Pour un mètre carré, il faut 150 litres. Ceci nous permet d’obtenir facilement le volume à commander avec un produit en croix. La surface à isoler en chaux chanvre dans notre ferme est estimé par nos architectes à 184m². 64 m² dans le gîte et 120 m² au R+1 et R+2.

Cela nécessite donc un nombre de sacs de chènevotte à commander de 184*150/(200) soit 138 sacs et donc 2.7t de chanvre. Coût du sac : environ 20 € soit environ 2800 € de produit hors livraison. Les sacs sont conditionnés par 40 sur palette. On se retrouverait donc avec presque 4 palettes. Le volume de chaux chanvre est d’environ 30 m3.

Il sera nécessaire de prendre un peu de marge car les murs sont parfois tordus et nécessiteront davantage que 15 cm d’épaisseur pour rendre l’ensemble droit en cohérent.

Biofibat, chènevotte pour le chaux chanvre, idéal pour la chaux Nathural NHL 3.5
Biofibat, chènevotte pour le chaux chanvre, idéal pour la chaux Nathural NHL 3.5

Pour le volume de chaux, Lafarge, propose sur son site un pdf donnant des informations et pour un mur, le dosage est le suivant pour la chaux Nathural 35. 1 sac de 20 kg de chènevotte pour 8 seaux de 10 litres de chaux. Le seau est selon nous un excellent outil pour doser de façon homogène les différentes bétonnières.

Et en chaux, combien de sacs pour quel budget ?

Les sacs de Nathural pèsent 35 kilos, attention au dos ! Un sac de chaux de 35 kg contient environ 30 litres de chaux. Si on regarde les préconisations de Lafarge, il faut donc 2 sacs + 3/4 d’un autre sac. Partons sur 3 sacs de 35 kg pour 20 kg de chènevotte pour être large.

Sac de chaux NHL 3.5 Nathural blanche pour le chaux chanvre
Sac de chaux NHL 3.5 Nathural blanche pour le chaux chanvre. (Source : Lafarge)

Si nous avons besoin de 140 sacs de chènevottes, nous aurons donc besoin de 140*2.75 sacs de chaux de 35 kg soit 385 sacs soit 13.4 tonnes de chaux. Nous retiendrons donc un chiffre d’environ 390 sacs pour laisser un peu de marge.

Avec un sac à environ 15-16 €, le budget chaux hydraulique est d’environ 5850€

Dosage chaux chanvre lafarge Nathural 35 NHL
Dosage chaux chanvre lafarge Nathural 35 NHL

Le matériel

Le matériel est assez simple :

  • Bétonnière (volumineuse de préférence), nous aurons une bétonnière thermique de 350 l, ce qui permet de malaxer un sac de chènevotte complet.
  • Règles télescopiques de plaquiste.
    • Ces règles permettront de bloquer de niveau entre le sol et le plafond les plaques contreplaqué filmé (spécialement fait pour décoffrer).
  • Truelles, taloches pour les finitions
  • Gants, lunettes, très important car la chaux, très basique brûle la peau et les yeux
  • Niveau laser et niveau à bulles pour bien s’aligner
  • Perceuse, vis inox
  • Liteaux

La mise en pratique

Piquetage de l’enduit existant

Au préalable, il est nécessaire de piqueter les enduits existants, surtout si ceux-ci sont faits de ciment. Bon courage dans ce cas là ! Nous l’avons fait au burineur et tout s’est très bien passé car nous n’avions pas ou quasiment pas de ciment ! Dépoussiérer et humidifier avant de mettre le chaux chanvre.

Gobetis

Un gobetis peut être nécessaire pour favoriser l’accroche du chaux chanvre. Il s’agit d’un mélange assez liquide de chaux avec du sable 0/3 que l’on projette à la truelle pour faire une sorte de salissure de 3 à 5 mm. Au niveau du dosage, matériaux naturels conseille de mettre 25 kg de chaux NHL2 pour 70 litres de sable et suffisamment d’eau pour que l’application soit efficace.

Poser une ossature bois pour maintenir le chaux chanvre

Ensuite, il faut fixer des liteaux de 4cm de section. 3 à 4 horizontalement puis tous les 60 cm verticalement avec des vis inox.

Disposer le chaux chanvre dans la banche

A partir de là, il est possible de fixer les règles de plaquistes de niveau, plaquer le contreplaqué filmé et venir répartir le chaux chanvre sans trop tasser par couche successive de 60 cm. Il est possible de monter directement en hauteur en montant la plaque de contreplaqué en laissant 10 cm sur la passe précédente. Tout en haut, il faudra finir à la main et à la taloche.

Penser aux réseaux

Il faudra par contre prévoir les réseaux et notamment l’électricité avant de bancher le chaux chanvre. Pour les prises, il existe des matériels pour le banchages béton qui feront parfaitement l’affaire. Il faudra travailler en amont avec électricité, plombier…pour éviter de casser l’isolation !

Le séchage

Le séchage est long et il faut bien aérer au début, j’ai pu lire qu’il fallait compter une semaine par centimètre donc environ 3 mois pour 15 cm avec une chaux NHL. En cas d’utilisation de chaux aérienne, le séchage sera beaucoup plus long.

Finition

La finition n’est pas obligatoire mais si l’on cherche une finition plus claire ou différente, il est possible de poser un enduit chaux sable ou chaux chanvre.

Réussir son mélange chaux chanvre à la bétonnière

C’est à priori un art que de trouver la bonne recette pour éviter les boulettes de chaux. Lafarge indique la marche à suivre

confection du béton de chanvre à la bétonnière
Confection du béton de chanvre à la bétonnière selon Lafarge

Rénovation d’un mur d’une ancienne bâtisse

Le long de la maison, un ancien bâtiment non cadastré était présent lors de notre acquisition. Ce bâtiment servait peut être à ranger du bois ou les récoltes. Il y avait très souvent un bâtiment à l’extérieur de la maison en cas d’incendie qui était souvent dû au foin. Vous trouverez des informations intéressantes sur l’habitat du haut jura sur le site du CAUE France-Comté.

Notre idée n’était pas de reconstruire ce bâtiment mais de remonter les fondations à la hauteur existante afin ensuite de poser une terrasse bois qui aura l’avantage d’offrir une vue exceptionnelle sur la montagne, la falaise du cirque d’Orvaz et la nature.

Mur en pierre effondré
Du travail en perspective !

Rénovation du mur à la chaux

Nous avons commencé par chercher le maximum des pierres tombées puis avons petit à petit maçonné les pierres avec un mélange de sable 0/4 mm à maçonner et de la chaux hydraulique NHL 3.5 blanche. Le dosage est d’environ 3 seaux de sable pour un peu plus d’un demi seau de chaux et suffisamment d’eau pour avoir la bonne texture, ni trop sec, ni trop liquide.

Le talent des maçon de l’époque nécessitait bien moins de chaud mais n’étant pas du métier, nous utiliserons donc plus de chaux et plus de mortier que ce qui serait nécessaire. Important, lorsque l’on maçonne des pierres, il faut éviter le ciment qui, étant étanche laisse l’humidité dans le mur. Les ravages des enduits ciments sur les anciennes bâtisses sont sans appel.

Matériel

Comme à chaque chantier, voici une liste des matériels utilisés

  • Pelle
  • Seaux
  • Gants, très important car la chaux, très basique attaque la peau
  • Lunettes (attention aux yeux)
  • Marteau
  • Cordeau
  • Pour tailler les pierres, il est possible d’utiliser un marteau spécial nommé, têtu…!

Place aux truelles… et aux muscles !

Le travail est lancé et la première chose de faite est de purger les pierres qui ne tiennent pas car pas la peine de remonter un mur sur des bases qui ne sont pas stables ! A la truelle et à la balayette, on commence donc par retirer les pierres instables et à nettoyer la poussière et débris de pierres. La végétation, mousses et fougères sont retirées car cela à tendance à déchausser les pierres.

Puis, petit à petit, on cherche la bonne pierre pour ensuite la sceller avec le mortier chaux sable. En montant, on cherche à croiser les pierres, à faire jolie sur les façades tout en comblant le centre avec des pierres de plus petites tailles ou moins intéressantes d’un point de vue esthétique.

Mur en cours de reconstruction en chaux sable
Tout doucement, le mur reprend « vie »
Mur en cours de reconstruction en chaux sable
Et de l’autre côté…

Doucement mais sûrement, le mur remonte. Dans l’angle complétement disparu, on remarque, qu’à priori, ce dernier était arrondi. On s’attelle donc à faire de même.

Mur reconstruit en chaux sable, angle arrondi
Le mur remonté de côté avec la ferme de belle et doux en arrière plan

Puis, pour terminer, les joints des pierres laissées sont également traités pour éviter le déchaussement de celles-ci.

Mur reconstruit en chaux sable
Le mur est remonté, il restera à faire un coffrage pour égaliser l’ensemble afin de poser une terrasse bois

La prochaine étape sera de réaliser un coffrage pour égaliser la hauteur des murs afin que la terrasse soit bien d’aplomb. Cette lisse sera faite dans un mélange de sable/gravier/chaux et une couvertine en métal viendra sans doute dessus pour protéger le mur de la pluie.

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