Après s’être amusé sur la laine de bois entre les solives et la pose du pare-vapeur au rez-de-chaussé, il nous restait une semaine de congés à s’occuper. Pour pouvoir faire poser la porte d’entrée, il restait à créer un seuil béton, faire reposer les poutres du SAS dessus et couler une dalle chaux/sable sur la voute en pierre qui accueil le SAS d’entrée. Pour cela, nous devions faire livrer des big bags de mélange sable/cailloux. La société Gedimat Pagani à répondu à notre besoin et nous a livré le sable le jeudi matin et ce sur la plateforme ! Un gain de temps important car pas besoin d’aller chercher les granulats avec la brouette à moteur pour ensuite faire le mélange dans la bétonnière. Merci au livreur !
Heureusement d’ailleurs car nous devions finir pour vendredi soir et pour que tout se passe bien, nous avons tout préparé en amont et notamment faire les coffrages à la bonne hauteur, reprendre la charpente sur des étais et des platines en attente.
Avants travaux : les portes du sas et la voute de pierre nue
Nous avons donc commencé par retiré les portes car elles étaient trop bases et il était hors de question de les couper. Pour refermer la maison en attendant les fenêtres, des panneaux d’OSB seront posés.
Coffrage
Nous avons ensuite coffré le seuil que nous avons fait en béton armé. L’entrée sera composée de deux fenêtres fixes et une porte fenêtre d’un mètre. Le tout mesure 2400 mm de large par 2200 de haut. Le cadre de la fenêtre nécessite un peu de jeu pour être inséré et le menuisier a commandé un cadre de 2380 mm de large pour une ouverture de 2400 soit deux centimètres de jeu. C’est ce que nous avons fait aussi en hauteur avec un seuil arrivant à 2200mm du linteau de porte.
Le coffrage a été réalisé avec des planches d’osb 22 mm et au maximum callé et vissé pour ne pas qu’il bouge lors du coulage. De la ferraille a été mis en place pour assurer une résistance du béton. Sur la largeur de la poutre du cadre de l’ancienne porte nous avons coulé 15 cm de largeur de niveau et nous avons rajouté 10 cm devant la porte avec une pente d’un cm. N’ayant pas eu d’informations et d’instructions particulières de notre architecte, nous espérons que ce seuil conviendra bien. Il est fait pour une pose dite en tunnel, c’est à dire à l’intérieur du cadre.
Réduction des poutres et pose de platines
Pour éviter que les poutres ne pourrissent au contact du sol et du béton, nous avons repris la charge de la charpente via des étais et avons coupés les 3 poutres avec la tronçonneuse et fixé des platines galvanisé Simpson strong tie de 10×15 cm dessous via des tirefonds. Le béton est alors prêt à être coulé !
Béton
Via notre bétonnière de 350 litres, nous avons pu commencer à couler le seuil béton en début d’après-midi du jeudi alors que la chaleur se faisait déjà sentir en cette mi août 2023.
Presque qu’un demi m3 plus tard le seuil est rempli et vibré à l’aide de morceau de tasseau. Les enfants nous donnent un coup de main. La voute est mouillée/nettoyée et le ciment est remplacé par la chaux hydraulique NHL 3.5. Les niveaux sont pris à l’aide du laser et les règles sont posées.
Dalle chaux sable
A l’origine du projet, notre architecte souhaitait faire couler une dalle béton allégée ferraillée. Ce à quoi nous avons dit non car le béton n’aura pas laisser respirer la voute. Nous avons plutôt opté, après discussion avec ce dernier par une remise à plat du sol via un chaux/sable et une isolation en liège expansé de plus de 10 cm. La finition recevra un OSB puis un parquet flottant. Une dalle chaux/liège a été aussi envisagée mais risquait de fissurer.
Le chaux sable se travaille bien et ne sèche pas si vite que le ciment. Le niveau est vérifié souvent et nous talochons pour rendre le résultat satisfaisant. Comme vous pouvez le constater un gros carton n’a pas pu être déplacé et pour cause il pèse 300 kilos. Il s’agit de la cuisinière à bois bouilleur et la dalle a aussi été faite pour pouvoir ensuite la déplacer avec un transpalette. Suite à cela nous viendront compléter la dalle avec une reprise. Ceci n’est pas grave la chaux le supporte mieux que le ciment et cette dalle n’est en rien porteuse mais offre l’avantage d’un sol dur et plat.
Dalle terminée et maison fermée
vendredi, nous avons terminé la dalle, et avons créé une petite pente pour descendre la cuisinière. Plus tard une marche sera créée du fait de l’isolant. Enfin, fatigués mais heureux du travail accompli, nous avons rangé le bazar et fermé la maison.
Trois belles semaines et pleins de travaux avancés, merci à tous, à ma femme, nos enfants, mon papa ! Même des cousins belges sont venus nous aider ! La suite dans un prochain article.
Suite à la pose de l’OSB sur les solives, nous sommes passés à l’atelier isolation des planchers. Pour ce faire, nous avons fait l’acquisition de laine de bois d’une épaisseur de 220 mm pour isoler le plancher sous l’étable et 200 mm sur l’ensemble des autres planchers. Pour rappel, le toit a été isolé via un sarking (isolation extérieur de 2 couches croisées de 200 mm de laine de bois soit un R de 11. Ici avec 200 à 220 mm le R est d’environ 5.5. Entre le gîte et l’espace en haut, l’isolation est aussi bien phonique que thermique. Pour les planchers de la maison du haut ce sera surtout une isolation phonique. Au niveau de la marque, nous avons misé essentiellement sur Steico Flex, Isonat et Pavatex. Nous avions plusieurs marques car nous avons acheté des lots de fin de chantier d’occasion pour limiter les coûts car la laine de bois est un isolant assez couteux mais tellement efficace thermiquement aussi bien en hiver qu’en été et phoniquement !
En remplissant ainsi les solives, elles ne seront donc pas visibles mais c’était un choix de notre part.
Un problème de découpage
Pour poser la laine de bois, il est nécessaire de se protéger les yeux et l’appareil respiratoire car la fibre légère s’envole facilement.
L’espace entre les solives posées n’est jamais identique et surtout pas des 55 cm de la laine de bois (plutôt autour de 40 cm), il a été nécessaire de découper les panneaux dans la longueur. Nous avions déjà coupé de la laine de bois de 80 mm pour la cabane avec un couteau spécifique et nous avions déjà souffert. Ici en 200 ou 220 mm il nous fallait un outil efficace. C’est ainsi que nous avons investi dans une scie alligator et je vous assure que c’est miraculeux !
A un découpeur et deux poseurs cela se passe bien. Il faut que le découpage soit précis pour éviter les ponts thermiques/phoniques et que le panneau tienne de lui même entre les solives. Il faut ainsi forcer un peu pour que cela tienne. Entre le gîte et la maison, un pare vapeur sera mis en place car la différence de température pourrait générer des problèmes d’humidité. Ailleurs, une plaque de plâtre viendra directement finir le plafond avec une lame d’air.
Bref, le résultat est satisfaisant, cela avance et autre avantage, nous n’aurons plus à déplacer les panneaux de laine de bois, elles sont enfin posées définitivement ! Merci à mon papa pour son coup de main sur ce poste très poussiéreux .
Bonne continuation à tous et au plaisir à la ferme/gîte de belleydoux -« belle et doux ».
Suite à la démolition des anciens planchers d’origine de la ferme (voir article via ce lien), les charpentiers sont intervenus pour poser les nouvelles solives. Ces solives en sapin du haut jura ont été rabotées sur les 4 faces. Le bois est bien sec et les dimensions sont imposantes. Les solives font 240mm d’épaisseur par 120 mm de largeur. La pose entre solive varie entre 40 cm et un peu moins de 50 cm soit une entraxe d’environ 55 cm maximum. La charge maximale possible ne sera jamais atteinte.
Ci-dessous, la photo nous montre l’entrée de la grange après le passage du sas d’entrée. On y voit les nouvelles solives avec quelques planches d’OSB 22 mm posées rapidement pour pouvoir travailler en sécurité. En premier plan, la tondeuse Kiva permet de se donner une idée de l’échelle de la surface, nous ne manquerons pas d’espace !
A gauche se trouvera donc la cuisine avec la cuisinière bouilleur à bois. A droite une buanderie,des toilettes sèches et un bureau. Au fond, les chambres et la salle de bain. Et la mezzanine du fond sera le salon. Une autre mezzanine devrait être créée au dessus du du bureau (sur la droite de la photo donc mais en hauteur).
Pour rappel suite à la démolition des planchers par nos soins, la ferme ressemblait davantage à ça :
Quelques autres photos des belles solives :
Petit zoom en face du outeau ci-dessous, on remarque que la pose s’est effectuée sur la gauche avec une pose sur le mur de refend et à droite via la pose d’une muralière. Une muralière est une solive fixée au mur pour ensuite supporter la charge des solives qui porteront le plancher. En premier plan à droite, une ouverture est réalisée pour le futur escalier qui descendra vers la SDB et les deux chambres.
Vu du dessous depuis la pièce d’entrée du futur gîte. Vous remarquez la présence du poêle à bois et du Misapor au sol. Ici aussi les charpentiers ont choisi de poser des muralières. Je vous propose aussi un avant/après ! Regardez l’espace entre solive.
Pose de l’OSB – théorie
Cet été, lors de nos congés, nous allons (entre autres chantiers), poser l’OSB 3 de 22 mm d’épaisseur sur ces belles solives pour fermer le plancher et ainsi découvrir la surface brute du projet tout en ayant un sol droit et solide ! Cette pose de l’OSB s’effectuera sur une bande résiliente en laine de bois de la marque Steico, (Steico Soundtrip). Les panneaux d’OSB seront collés par de la colle à bois et vissés sur les solives par des vis spécifiques. Le panneau doit reposer sur 3 solives minimum.
Au niveau du vissage, le fabricant de l’OSB (Swiss Krono, made in France et sans formaldéhyde ajouté), recommande une vis tous les 15 cm en bout de panneau et de 30 cm sur les côtés. Les vis doivent être posées à 10 mm du bord environ. cf pdf ici
Les dimensions des panneaux sont de 250*67.5 cm. L’idéal est que les extrémités du panneau soient posées au milieu des solives.
Cela ne sera sans doute pas toujours le cas et pour ne pas faire de chutes, lorsque nous arriverons au milieu de deux solives et vu que nos panneaux sont rainurés languettes, nous pourrons venir visser et coller un morceau d’OSB en dessous.
Si nous arrivons proche d’un solive il est aussi probable que nous vissions un morceau de solive sur celle existante pour arriver sur du solide.
Le fabricant lui recommande de découper à la solive et jointer avec un jour de 2 mm. Pour limiter les coûts car l’OSB coute cher de nos jours, nous n’utiliserons pas cette méthode mais la méthode décrite précédemment. Ce choix a été fait suite au visionnage de la vidéo de la rénovation concernant l’OSB de la chaîne « Les Jérômes » que nous recommandons très fortement. J’en profite pour les remercier de leurs partages.
Vidéo d’inspiration par « Les Jérômes »
Le chantier OSB – pose
La pose de l’OSB a pu démarrer après pas mal de travaux ! En effet, après une visite sur le chantier avec notre architecte, il s’est avéré que des travaux préparatoires étaient nécessaire.
Scellement des muralières
Les charpentiers ont surtout utilisé la méthode de la pose de muralière pour poser les solives. En bout de muralière un trou est souvent créé dans le mur afin de supporter la charge du plancher. Nous pensions naïvement que les charpentiers s’occuperaient de boucher ces trous mais il n’en était rien. Nous avons donc malaxer un mortier chaux sable. 1 seau de chaux pour 3 de sable. Nous avons ensuite rempli au mieux les trous avec ce ciment de chaux et des cailloux de la maison. Une muralière était très limite en longueur dans le mur, nous avons même dû ouvrir un plus gros trou pour pouvoir y glisser une grosse pierre dépassant du mur appelée un corbeau. Le solivage était plutôt très bien réalisé mais 2 ou 3 détails étaient plutôt limites et nous avons du intervenir pour corriger le tir. A 1000 € TTC du m3 posé et sachant que 12 m3 ont été posé, cela peut être parfois un peu rageant !
Pose d’entretoises, arase et isolation d’un mur de refend avec des granulés de liège
Après les scellements, nous voici sur le mur de refend entre la cuisine et la salle à manger. Ici, les charpentiers ont décidé de réduire un peu la hauteur du mur pour poser sur cales les solives. Pour isoler ce mur et faire tenir sa tête nous devions intervenir.
Tout d’abord, il fallait poser des entretoises entre les solives afin de bloquer les solives entre elles et entre les extrémités. Pour cela, nous avons coupés des bastaing de 60 mm d’épaisseur afin de rigidifier solidement le tout. La fixation s’est effectuée avec des vis 120 mm lardées (c’est à dire visser sur le côté).
Ensuite, nous avons coffré les côtés avec des planches et de l’OSB pour pouvoir plus tard venir faire une arase en chaux sable. Cette arase permet de stabiliser la tête de mur. Nous avons également repris un poteau de charpente qui était plus trop maintenu.
Par dessus et pour isoler l’énorme point thermique que représente le mur de refend donnant vers l’étable, nous avons rempli le coffrage de liège concassé de 4 à 10 mm issu de recyclage de bouchons. Excellent isolant, imputrescible et facile de mise en œuvre dans ce cas car il y avait parfois de petit interstices à combler !
Nous avons également profité de la phase de coffrage/chaux pour faire l’arase du mur se prolongeant ainsi qu’un seuil passant d’une pièce plus basse à l’autre. Le tout en chaux/sable. L’isolation ici sera effectuée plus tard via un coffre en bois rempli de liège sur lequel un mur en ossature bois sera construit pour cloisonner la pièce.
Puis pour isoler entre les muralières et les murs, nous avons dans la partie dans l’ancienne étable décidé de poser du chaux/chanvre afin de bloquer l’accès à de possible rongeurs dans la laine de bois qui sera posée entre solives. Pour les autres pièces, nous posons et fourrons de la laine de bois. Idem en bout de solives même au dessus de l’étable car le chaux chanvre vient bloquer les potentiels intrus.
Pose de linteaux bois
En dessous, dans la partie gîte, nous devions poser des linteaux bois diamètres 15X15 cm pour soutenir les murs au dessus des portes intérieure. Les ouvertures extérieures (porte et fenêtres) ayants déjà été traitées en ciment de béton par le maçon. Le linteau n’a repris que la moitié du mur, là ou les anciennes portes, enfin bloc porte massif servaient aussi de linteau. Il faut évidemment faire attention lors de ce processus, les pierres tiennent bien mais sont montées à la chaux/terre et la fibration tend à les décoller. Nous démontons sagement au burin/marteau et mettons des étais au besoin. Mais vu que nous démolissons qu’une moitié le danger est très amoindri.
Le second linteau donnant entre la chambre et la sdb a été moins simple car la muralière bouchait l’accès. Nous avons du démonter par dessus plus haut que nécessaire pour pouvoir glisser le linteau avant de remonter le mur. Tout s’est finalement bien passé mais sans quelques difficultés. Il aurait fallu anticiper cet acte et nous avions prévenu notre architecte par mail et n’avons eu aucun retour et entre temps les muralières étaient fixées…
Enfin, la pose de l’OSB a pu commencer !
L’OSB est relativement simple à poser, il s’agit au début de bien partir droit et pour cela nous avons utilisé un laser. Attention, les murs n’étant pas droits, nous avons optimisés le tracé afin d’être au plus proche du mur sur la longueur. Évidemment, les panneaux d’OSB en 22 mm sont posés perpendiculairement aux solives et sont vissées toutes les 15 cm à l’aide de vis de 70 mm et qui ont l’avantage d’être non filetées sur les 25 premiers mm ce qui permet de bien tirer la plaque. Les plaques sont également collées entre elles à l’aide de colle à bois.
L’avantage c’est qu’enfin nous voyons un avancement rapide, après tant de travaux préparatoires c’est une victoire que nous apprécions.
Après la rénovation de la charpente, les différents planchers devaient être repris du fait de leur âge avancé, de l’entraxe trop large et des niveaux pas vraiment droits. Avant la reconstruction, partie que nous laissons à l’équipe de charpentiers de Koesio, nous nous sommes réservés la démolition. C’est en effet quelque chose que nous allons pouvoir gérer à coup de tronçonneuse notamment ! Niveau équipement, nous avons également l’aide du palan, qui nous permettra de descendre en douceur les poutres les plus lourdes et de l’échafaudage en aluminium pour être à la bonne hauteur.
La vétusté des planchers ne nous permettait pas de les garder et nous allons donc les démolir et garder le maximum des poutres qui pourraient être utilisées sur un autre projet. Pour les planches en épicéa, elles sont en fin de vie et nous allons tout de même les garder pour les valoriser dans un poêle à bois lors des journées froides !*
Au delà de démolir, il faudra également sortir les matériaux que nous avions stockés, à savoir :
La laine de bois en 200 mm
La chènevotte
OSB 18 et 22 mm…
Le tout sera stocké sous bâche en attendant que les charpentiers récréer le plancher. De notre côté, nous occuperons de visser les plaques d’OSB 22 mm que nous isolerons phoniquement sur les solives mais aussi entre l’OSB et le futur parquet massif.
Composition des futurs planchers
Entre les solives, une laine de bois de 200 mm sera posée et pour casser les ponts thermiques des solives, une laine de bois rigide sera ajouté sur 80-100 mm. Enfin, une plaque de plâtre ou OSB (étable) viendra achever le complexe de l’isolation phonique et thermique sur le plafond du gîte et de l’ancienne étable.
Le traitement sera un peu différent pour un plancher situé au dessus d’un local non chauffé ou chauffé. Les différentes couches de matériaux sont explicités ci-dessous :
Travaux de démolition
Les travaux de démolitions ont eu lieu les trois premiers week-end de mai. Il y avait du travail car les planchers représentaient un surface d’environ 130 m². Notre meilleur allié est le pied de biche pour démonter les planches et ensuite la tronçonneuse pour découper les ancienne solives. Si ces dernières peuvent se démonter/désolidariser du mur, nous le faisons. Et pour les poutres trop lourdes, nous avons le palan à disposition qui peut s’attacher à la charpente pour descendre en douceur ces dernières.
Chantier
Le chantier s’est déroulé sur les trois premiers week-end de mai, merci aux jours fériés. Le travail a pas mal consisté dans un premier temps à déplacer des matériaux et matériels avant de pouvoir démonter les planchers. Nous avons commencé par celui de la mezzanine visible ci-dessous :
Il avait été construit pour stocker du foin et les planches vieillissantes ne donnaient pas confiance. D’un côté (au fond de la photo), il avait été refait et plus solide. De ce côté, nous avons utilisé le palan pour descendre les poutre. A gauche de la photo les poutres légères étaient espacées de plus d’un mètre. Dans les deux cas j’ai travaillé attaché sur une poutre de la charpente à l’aide d’un harnais.
Le résultat visible ci-dessous est satisfaisant et offre une vue sur la charpente rénovée et l’ouverture sur le pignon plein ouest. Le mur de refend entre les deux pièces va disparaître plus tard pour pouvoir créer la salle de bain au milieu des deux pièces qui deviendront des chambres.
Second week-end : chambres, salle de jeu et sortie de matériaux
Le second week-end, qui était un week-end classique, nous avons démontés les planchers des deux futures chambres et de la salle de bain ainsi que celui de la future salle de jeu qui deviendra peut être finalement une salle à manger.
Mais avant il a fallu déplacer des dizaines de paquets de laine de bois 200 mm. Un peu plus de 100 m² ça en fait des paquets ! Ils seront utilisés pour isoler les futurs planchers reconstruits. Nous avons du déplacer aussi quelques paquets de chènevotte et les paquets pèsent 20 kilos. Pour optimiser l’évacuation à l’extérieur de la maison, nous avons utilisé notre grande échelle et avons scotché une bâche dessus pour créer un toboggan géant entre la grange et l’extérieur. La prochaine fois que nous déplacerons la laine de bois, ce sera pour l’appliquer entre les solives !
Quelques photos de l’avant/après
Future salle de jeu ou salle à manger donnant au dessus de la future salle de bain du gîte
Future chambre et salle de bain (le mur au centre sera démoli)
Autre chambre
La laine de bois bâchée et sur palette
Autour de la maison, cela commence a être un peu le bazar mais tout redeviendra plus agréable visuellement dès que les planchers seront posés, nous pourrons organiser un grand rangement !
Troisième week-end de mai
Le pont de l’ascension a été consacré au démontage de la partie cuisine/entrée. Nous avons également profité du beau temps pour planter les patates au jardin 🙂
L’ensemble des planchers bois de la ferme démontés !
Les poutres sont stockées et seront peut être réutilisées par les charpentiers qui viendront poser les nouvelles solives. Quant aux planches, elle finiront dans le poêles, c’est idéal pour le petit bois. De notre côté nous nous attellerons à poser l’OSB sur une bande résiliente en laine de bois (Steico soundstrip) afin de limiter la propagation des bruits de pas et autres.
Conclusion du chantier
Le démontage du plancher n’est pas un chantier à prendre à la légère, cela représente un travail important. D’autant plus de notre côté car nous avons dû évacuer beaucoup de matériaux stockés avant de pouvoir démolir. Au delà de cet aspect il faut veiller également à sa sécurité car entre la tronçonneuse et la hauteur, les grosses poutres qui tombent, un accident est vite arrivé. On a toujours veillé à bien réfléchir avant d’agir et à attacher celui qui tronçonnait les poutres. L’aide d’un palan a été parfois très utile. Nous avons hâte de voir les nouvelles solives arriver afin de poser l’OSB (article ici) et découvrir la ferme sous un nouvel œil. Des planchers solides et droits vont vraiment changer la donne !
Entre temps, la couverture avance et la zinguerie fait son apparition.
L’ancienne étable de la maison, qui accueillait autrefois des vaches est une pièce assez basse de plafond. Elle servira comme zone de rangement et de stockage que ce soit pour nous ou pour le gîte. En effet, cela permettra à nos hôtes de stocker, VTT, ski, raquettes, etc sans mouiller ni salir le gîte. Nous avons déjà retiré les anciennes planches qui étaient posées sur un mélange de terre et de cailloux. Ici, la pièce est assez humide car enterrée mais l’est déjà beaucoup moins depuis que notre terrassier à créer un chemin et la zone de retournement et redirigé les eaux loin de là. Il a également décaissé la terre le long de la maison et nous poserons un drain routier pour évacuer l’eau qui parviendrait à se frayer un chemin.
Session de nettoyage de l’ancienne étable en vue de rejointoyer les pierres
Pour nous inspirer, nous aimons regarder la chaîne Youtube « Les Jéromes » qui œuvrent sur la restauration du château d’Olly. Leur chaîne est vraiment extrêmement inspirante et ci-dessous, voici la vidéo sur le rejointement en chaux sable d’une partie de leur bâtisse.
De notre côté, nous allons donc nous atteler à ce chantier afin de bien stabiliser toutes les pierres. Par endroit, il faudra également maçonner quelques pierres déchaussées. Au préalable, nous avions supprimé l’ancien planché du fond qui s’effondrait et je vous renvoie sur cet article pour voir cette partie.
Les pierres de l’étable nécessitent un rejointement à la chaux sable
Équipement
Niveau équipement, rien d’extraordinaire mais pensez surtout à protégez vos mains et vos yeux de la chaux. En effet, la chaux a un ph très basique (alcalin) et cela brûle la peau et les muqueuses.
On partira donc classiquement sur :
Gants étanches ou pour manipuler des produits chimiques
Lunettes
Truelles (langue de chat et autre)
Taloche
Auge/saut
Pelle
Malaxeur/bétonnière (facultatif, le mélange peut se faire à la pelle)
Brosse métallique
Nettoyage des pierres
Avant d’attaquer le rejointoiement, il faut nettoyer les pierres et les joints. On remarque qu’à l’époque, la bouse de vache avait été utilisée pour cela ! (Voir photo ci-dessus sur la droite). Une fois nettoyé (grattage, dépoussiérage), on va mouillé les pierres avec un pulvérisateur afin de faciliter l’accroche de la chaux.
Préparation du mélange chaux/sable
Le mélange est classiquement fait à partir de 3 volumes de sable 0/4 à maçonner et un volume de chaux NHL 3.5. L’eau est à ajouter en fonction de la texture recherchée. Il faut que cela soit suffisamment collant sans couler. A vous de trouver la bonne recette en fonction de l’humidité de votre sable. Une chaux blanche comme la chaux Nathural NHL 3.5 blanche de Lafarge offrira des joints clairs. Il existe de la chaux hydraulique grise, alors attention à faire le bon choix en fonction de votre envie !
Rejointoiement et réfection de quelques parties de murs
Et c’est le moment de rejointoyer avec une truelle et une taloche. Le mélange est à disposition dans un seau ou une auge et petit à petit, de bas en haut, on refait les joints. Au besoin, on peut utiliser des petites pierres dans les plus gros trous afin d’économiser du mélange chaux/sable mais aussi pour stabiliser au mieux le mur.
Le lendemain si vous souhaitez avoir une finition brossée, il faut venir brosser les pierres avec une brosse métallique. Cela permettra de mettre en valeur les pierres. Ici dans l’étable nous allons chercher ce rendu sans pour autant nous tuer à la tâche étant donné que ce sera avant tout une pièce de stockage !
A plusieurs endroits, le mur était en mauvais état. Au fond de l’étable, une partie était bien abimée et on se demandait comment cela tenait encore. Nous avons donc re-maçonné l’ensemble et pour tenir les pierres au dessus de de la fenêtre, nous avons mis en place une poutre traité classe 4. Il faut dire que cela avait tenue avec une simple planche pendant des dizaines d’années ! La qualité de la maçonnerie d’origine est simplement fascinante.
Avant rénovation
Avant rénovation du murLe mur du fond de l’étable est re-jointoyé et le mur re-maçonné
Florence préfère travailler à la truelle quand moi j’aime bien le faire avec les mains car je trouve cela plus rapide. Par contre, attention, la chaux, avec son ph basique va avoir tendance à vous bruler la peau. De bons gants sont indispensables et attention aux yeux également.
Le mur de droite est rénové et re-jointoyé
Le mur de droite est rénové et re-jointoyé
On a profité de nos interventions sur les joints pour faire quelques joints à l’extérieur sur l’angle qui a été dégagé par la pelleteuse y poser un drain.
Avant : Joints creusés par le temps et l’eau
Joints creusés par le temps et l’eau
Après intervention. L’ensemble des murs seront piquetés, nettoyés, rejointoyés avant de faire un crépis à la chaux. Nous le feront certainement nous même avec le temps car le maçon demandait 40 000 € pour un tel travail.
Intervention sur des joints creux sur les murs extérieurs
Et pour finir la session et cet article, une pierre gênait pour la pose du drain. Malheureusement, la maison reposait dessus. Du coup, la pierre a été percée avec un perforateur avant de l’achever au marteau piqueur. Les morceaux seront retirés à la pelleteuse plus tard.
Zoom sur la pierre fracturée qui gênait le passage du drain périphérique
L’isolation est un point essentiel dans une construction ou une rénovation. A l’heure où l’énergie devient de plus en plus chère et précieuse, il est plus qu’essentiel d’obtenir une bonne isolation d’un bâtiment. L’isolation se réfléchit aussi bien en hiver qu’en été car les canicules deviendront de plus en plus fréquentes. Dans l’idéal, il faut aujourd’hui viser le label maison passive.
Dans notre cas, il sera trop difficile d’obtenir une maison passive en partant d’une ferme et sans isolation extérieure. Pour autant, nous ferons au mieux pour consommer le moins possible de bois de chauffage et d’électricité.
Fibre de la tige de chanvre et la moelle qui deviendra la chènevotte (source : Wikipédia)
Pour le bois de chauffage, nous serons autonome grâce aux forêts que nous possédons avec la ferme. Pour l’électricité, nous essayerons plus tard de travailler sur cet axe. A minima, nous serons connecté au réseau via une société fournissant de l’énergie verte comme Enercoop. Concernant les matériaux pour l’isolation, nous allons utiliser un maximum de matières bio-sourcées comme la laine de bois (40 cm prévu sur le toit). Nous avons aussi regardé Gramitherm qui utilise les fibres d’herbe ou encore le produit d’Emmaüs qui produit La Métisse à partir des vêtements recyclés.
Les murs en pierre
Dans le bâti ancien, il faut prendre en considération les murs anciens, parfois humides. L’humidité chez nous ne posait pas souci, si ce n’est dans l’ancienne étable et un drainage périphérique a permis de régler le problème. Ce type de bâtiment à besoin de respirer, on parle de perspirance dans le jargon technique.
Respiration du mur
L’idée est que les murs puissent respirer tout en rejetant l’excédant d’humidité vers l’extérieur. C’est ce qu’empêche notamment un enduit ciment qui, en rendant étanche le mur extérieur génère des désordres sur les murs tout en abimant les pierres tendres comme le calcaire. Ainsi, cette technique dite du chaux chanvre ou béton de chanvre est de plus en plus utilisée. Cette dernière consiste à effectuer une correction thermique en appliquant une couche de 5 cm environ ou à isoler avec une couche d’environ 15 cm d’épaisseur.
Mur en pierre calcaire piqueté
Le chaux chanvre à la rescousse
Deux techniques sont possibles pour isoler un mur avec du chaux chanvre. La première, manuelle, consiste à créer cette surépaisseur via un mécanisme de banche. Une planche est bloquée à la distance voulue et le chaux chanvre, aussi appelé béton de chanvre est disposé sans trop tasser derrière. En effet, l’idée est de stocker dans cet isolant un maximum d’air. L’autre technique consiste à utiliser une machine qui projette le mélange à même le mur.
Résistance thermique
La conductivité thermique de la chènevotte est annoncée à 0.05 W/m.K. Pour calculer le R (la résistance thermique), il faut diviser l’épaisseur par la conductivité. Ex : 0.15/0.05 soit R = 3. Ce R de 3 n’est pas formidable, on aurait tendance à vouloir mettre R = 5 mais les capacités hygrothermique du chaux chanvre permettent de palier cette faiblesse. Après, il faut savoir que la majorité de la chaleur se perd par le toit et cette isolation sera complétée par une isolation en sarking(isolation extérieur) du toit avec 40 cm d’isolant (R = 10) et le plancher aura quand à lui 200 mm d’un isolant biosource (R = 5).
Le magazine Maison écologique est une excellente lecture pour qui s’intéresse à l’éco-construction et à l’éco-rénovation des bâtiments. C’est dans ces lectures que nous avons découverts le chaux-chanvre et dans le cadre de la rénovation, nous étions allé nous former au musée des maisons comtoises à Nancray lors d’une journée dédiée au chaux-chanvre. Nous avions notamment fait du chaux chanvre banché et c’est ce que nous allons faire dans notre ferme sur certains murs.
Cette technique du chaux chanvre consiste donc à mélanger de la chaux hydraulique NHL 3.5 à de la chènevotte de chanvre. La chènevotte est le corps creux de la tige du chanvre. Le chanvre étant la cousine du cannabis récréatif mais sans la molécule psychotrope.
Le choix du couple chaux/chanvre
Le choix de la chaux et de la chènevotte n’est pas à faire n’importe comment. Il est possible de consulter le document pdf( ici )des couples chaux chanvre validés (qui sont compatibles). De notre côté, et après avoir travaillé avec la chaux NHL 3.5 Nathural blanche de Lafarge, nous sommes contents du produit et allons l’utiliser pour notre isolation. En outre, elle propose un tarif intéressant vu son conditionnement de 35 kg (environ 16-17 € chez les revendeurs de bricolage). Avec cette chaux hydraulique (qui sèche grâce à l’eau), nous avons le choix de deux fabricants de chènevotte. Si on se réfère au pdf dans la catégorie « mur », il est possible d’utiliser La Chanvrière , (marque kanabat) ou Biofibat. Notre fourniture proviendra du site Matériaux Naturels et s’orientera vers la marque Biofibat car nous n’avons pas trouvé en local et le gérant a été très compétitif dans sa proposition. La fiche technique de Biofibat est disponible ici
Le dosage et estimer le volume des matériaux
Pour le volume de chanvre à commander, nous nous sommes basés sur le calculateur du site suivant qui nous dit que pour la chènevotte Biofibat, il faut compter 150 litres par m² de mur sur une épaisseur de 15 cm.
Les sacs de chènevottes se vendent en 200 litres. Les sacs sont compactés. Pour un mètre carré, il faut 150 litres. Ceci nous permet d’obtenir facilement le volume à commander avec un produit en croix. La surface à isoler en chaux chanvre dans notre ferme est estimé par nos architectes à 184m². 64 m² dans le gîte et 120 m² au R+1 et R+2.
Cela nécessite donc un nombre de sacs de chènevotte à commander de 184*150/(200) soit 138 sacs et donc 2.7t de chanvre. Coût du sac : environ 20 € soit environ 2800 € de produit hors livraison. Les sacs sont conditionnés par 40 sur palette. On se retrouverait donc avec presque 4 palettes. Le volume de chaux chanvre est d’environ 30 m3.
Il sera nécessaire de prendre un peu de marge car les murs sont parfois tordus et nécessiteront davantage que 15 cm d’épaisseur pour rendre l’ensemble droit en cohérent.
Biofibat, chènevotte pour le chaux chanvre, idéal pour la chaux Nathural NHL 3.5
Pour le volume de chaux, Lafarge, propose sur son site un pdf donnant des informations et pour un mur, le dosage est le suivant pour la chaux Nathural 35. 1 sac de 20 kg de chènevotte pour 8 seaux de 10 litres de chaux. Le seau est selon nous un excellent outil pour doser de façon homogène les différentes bétonnières.
Et en chaux, combien de sacs pour quel budget ?
Les sacs de Nathural pèsent 35 kilos, attention au dos ! Un sac de chaux de 35 kg contient environ 30 litres de chaux. Si on regarde les préconisations de Lafarge, il faut donc 2 sacs + 3/4 d’un autre sac. Partons sur 3 sacs de 35 kg pour 20 kg de chènevotte pour être large.
Sac de chaux NHL 3.5 Nathural blanche pour le chaux chanvre. (Source : Lafarge)
Si nous avons besoin de 140 sacs de chènevottes, nous aurons donc besoin de 140*2.75 sacs de chaux de 35 kg soit 385 sacs soit 13.4 tonnes de chaux. Nous retiendrons donc un chiffre d’environ 390 sacs pour laisser un peu de marge.
Avec un sac à environ 15-16 €, le budget chaux hydraulique est d’environ 5850€
Dosage chaux chanvre lafarge Nathural 35 NHL
Le matériel
Le matériel est assez simple :
Bétonnière (volumineuse de préférence), nous aurons une bétonnière thermique de 350 l, ce qui permet de malaxer un sac de chènevotte complet.
Règles télescopiques de plaquiste.
Ces règles permettront de bloquer de niveau entre le sol et le plafond les plaques contreplaqué filmé (spécialement fait pour décoffrer).
Truelles, taloches pour les finitions
Gants, lunettes, très important car la chaux, très basique brûle la peau et les yeux
Niveau laser et niveau à bulles pour bien s’aligner
Perceuse, vis inox
Liteaux
La mise en pratique
Piquetage de l’enduit existant
Au préalable, il est nécessaire de piqueter les enduits existants, surtout si ceux-ci sont faits de ciment. Bon courage dans ce cas là ! Nous l’avons fait au burineur et tout s’est très bien passé car nous n’avions pas ou quasiment pas de ciment ! Dépoussiérer et humidifier avant de mettre le chaux chanvre.
Gobetis
Un gobetis peut être nécessaire pour favoriser l’accroche du chaux chanvre. Il s’agit d’un mélange assez liquide de chaux avec du sable 0/3 que l’on projette à la truelle pour faire une sorte de salissure de 3 à 5 mm. Au niveau du dosage, matériaux naturels conseille de mettre 25 kg de chaux NHL2 pour 70 litres de sable et suffisamment d’eau pour que l’application soit efficace.
Poser une ossature bois pour maintenir le chaux chanvre
Ensuite, il faut fixer des liteaux de 4cm de section. 3 à 4 horizontalement puis tous les 60 cm verticalement avec des vis inox.
Disposer le chaux chanvre dans la banche
A partir de là, il est possible de fixer les règles de plaquistes de niveau, plaquer le contreplaqué filmé et venir répartir le chaux chanvre sans trop tasser par couche successive de 60 cm. Il est possible de monter directement en hauteur en montant la plaque de contreplaqué en laissant 10 cm sur la passe précédente. Tout en haut, il faudra finir à la main et à la taloche.
Penser aux réseaux
Il faudra par contre prévoir les réseaux et notamment l’électricité avant de bancher le chaux chanvre. Pour les prises, il existe des matériels pour le banchages béton qui feront parfaitement l’affaire. Il faudra travailler en amont avec électricité, plombier…pour éviter de casser l’isolation !
Le séchage
Le séchage est long et il faut bien aérer au début, j’ai pu lire qu’il fallait compter une semaine par centimètre donc environ 3 mois pour 15 cm avec une chaux NHL. En cas d’utilisation de chaux aérienne, le séchage sera beaucoup plus long.
Finition
La finition n’est pas obligatoire mais si l’on cherche une finition plus claire ou différente, il est possible de poser un enduit chaux sable ou chaux chanvre.
Réussir son mélange chaux chanvre à la bétonnière
C’est à priori un art que de trouver la bonne recette pour éviter les boulettes de chaux. Lafarge indique la marche à suivre
Confection du béton de chanvre à la bétonnière selon Lafarge
C’est par un week-end enneigé que nous avons commencé ces travaux. Les enfants ont profité des 30 cm de neige fraîche pour faire de la luge et des bonhommes de neige.
Paysage enneigé à belle-et-doux, les enfants et parents en profitent pour faire de la luge
Au rez-de-chaussé de la ferme de belle-et-doux, là ou le futur gîte sera créé, nous avons lancé le chantier « suppression des planchers et décaissement du sol« . Le but ici est de retirer le plancher d’origine en épicéa puis de décaisser le sol sur environ 30 à 40 cm si possible. L’idée était de savoir quelle hauteur on pouvait récupérer afin de décider de la méthode d’isolation du sol et de créer à nouveau un plancher. Cette profondeur pourra permettre également de cacher des évacuations d’eau grises (douches, robinets). Les WC proposés étant en toilettes sèches, il n’y aura pas lieu de prévoir de tuyau pour ces eaux noirs.
Avant de nous lancer dans les travaux, nous rangeons les cartons et autres outils suite au montage de deux étagères industrielles.
Première étape : suppression des planches et poutres
Pendant ce temps là, les parents usaient du pied de biche et de la massette. Les planches se retiraient plus au moins facilement mais avec un peu d’huile de coude, tout a été retiré dans la pièce qui accueillera le salon et la salle de douche du gîte. Les planches étaient cloués sur des poutres qui étaient posées sur des pierres et cailloux permettant au sol d’être parfaitement drainé.
Suppression du plancher au pied de biche, Florence se défoule 🙂
On remarque qu’en dessous des planches, les anciens avaient utilisés des copeaux de bois et autres restes de fruits à coques pour isoler du froid le plancher. En dessous de ces copeaux, des pierres et des cailloux compactés maintenant le tout en place.
Notre crainte était que la roche mère soit très vite présente ce qui nous aurait obligé d’user du marteau piqueur de longues heures durant…
Décaisser et encore décaisser !
Après avoir retiré les poutres où les planches étaient clouées, nous trouvons des cailloux et pierres. Beaucoup de cailloux que nous dégageons à la pelle et à la brouette. Au final, après plus de 4 heures de pelletage on y voir plus clair et dans cette pièce, il sera sûrement nécessaire de casser un peu la roche sur un côté de la pièce pour isoler au mieux cette pièce (zone définie avec un ovale rouge ci-dessous).
Après décaissement, la zone en rouge sera probablement à casser au marteau piqueur pour pouvoir isoler.
La pièce du fond est traitée le lendemain. A nouveau, les planches et les poutres sont retirées avant de lancer le décaissement. Après une première longueur de décaissée, il semblerait qu’il y aura aussi suffisamment de profondeur mais cela ne sera certains que lorsque que tout sera décaissé. La fatigue de la veille se faisant sentir, nous reviendrons le week-end d’après pour continuer ! Ici aussi nous avons monté une étagère pour ranger du matériel. Elle sera déplacée ensuite pour finir de tout décaisser. Bref, affaire à suivre !
Le décaissement de la seconde pièce est lancée. 40 cm sont décaissés
Mise à jour : de retour le week-end d’après pour la suite !
Suite à notre premier week-end de décaissement, nous retournons pour en découdre sur la future chambre du gîte. La neige est toujours présente et nous profitons du voyage pour emmener des agglos qui serviront à la création de l’assainissement Aquatiris.
Pièce qui hébergera la future chambre du gîte décaissée, il restera à piquer la roche dans le rectangle rouge de la photo
La pièce est grande 20 m² et nous arrivons à décaisser entre 40 et 50 cm sur les 3/4 de la pièce. Le nombre de brouette de cailloux et roches plus ou moins grosse est importante. Les muscles retrouvent le goût de l’effort.
Ici, aussi prêt de la cave, il faudra faire parler la marteau piqueur pour descendre à environ 40 cm. Nous profitons de la zone pour stocker nos matériaux et outils.
Un trou imposant : une fosse à froid ?
La dernière pièce, qui fera office de cuisine/salle à manger et qui accueillera le poêle se retrouve séparé de son ancien parquet en épicéa massif. Nous pressentions que sous le plancher se cachait un vide et notre étonnamment fut tout de même important lorsque sous le plancher un trou de plus d’1 m par deux de large était découvert.
Un trou impressionnant creusé dans la roche mère par les bâtisseurs : une fosse à froid ?
Nous émettons l’hypothèse que ce trou creuser par les bâtisseurs était une fosse à froid. Comme pour les igloos, cette fosse à froid permet de faire descendre le froid intense dans le trou afin de conserver une air plus chaude dans la pièce à vivre.
Ce trou nous sera en partie utile pour passer l’évacuation des eaux grises vers l’assainissement planté. Ici aussi nous allons devoir décaisser et piquer des roches pour descendre à 40 cm afin de pouvoir isoler. L’isolation devrait à priori se faire à partir d’un matériau recyclant le verre. Il s’agit du Misapor. Environ 30 cm devrait être déposé avant de poser un plancher sur lambourde. Ce travail devrait être effectué par nos soins et nous vous tiendrons bien sûr informé lorsque ce chantier sera ouvert !
Les planches et poutres récupérées seront triées et stockées à l’abri pour une réutilisation ultérieure dans le jardin, sur d’autres projets ou comme allume feu
La suite logique : le marteau piqueur Titan
Le marteau piqueur est une merveilleuse invention mais cela reste un outil fatiguant à utiliser. Heureusement qu’il ne faut pas casser la roche sur les plus de 60 m² du futur gîte.
Avant de passer aux choses sérieuses, une petite dalle en béton non armée a été cassée au marteau piqueur. Puis, le décaissement des pierres, cailloux, ciseaux, terre a pu se lancer à la pelle et à la brouette !
Une dalle béton légère restait à casser et les cailloux et terre à évacuer sur le fond de cette pièce, merci au marteau piqueur
Souvent, la roche se brise « facilement » mais parfois, certaines roches sont extrêmement dures et le marteau piqueur rebondit dessus. Il faut évidemment penser à se protéger les yeux et les oreilles ! Plus tard, j’ai également mis un masque à cartouche dans des zones ou la poussière se manifestait.
La roche est récalcitrante par moment mais d’une manière générale, le marteau piqueur fait son œuvre !
Vidéo de l’utilisation du marteau piqueur Titan sur la roche mère du rez-de-chaussée de la ferme et du futur gîte !
La roche n’est pas toujours simple à casser !
Voici ci-dessous une photo de la pièce terminée qui accueillera le salon et la salle de bain et son wc en toilette sèches ventilées. La nuit, je vous assure que vous dormez bien et que les muscles sont heureux de se reposer !
La pièce qui accueillera le salon et la salle de bain est terminée suite au piquetage d’une après-midi
Dans les déblais, nous trouvons beaucoup de cailloux, de terre mais aussi de gros cailloux voir des petits rochers difficilement déplaçables ! Ci-dessous, le volume des cailloux et une partie des déblais. Cela représente sans aucun doute plusieurs tonnes de matériaux. Les pierres seront réutilisées pour créer des murs extérieurs.
Les quelques rochers récupérés lors du décaissement du sol du rez de chaussée !
La suite et fin du marteau piqueur et du décaissement
Il nous aura fallu encore deux ou trois sessions de marteau piqueur et de décaissement pour venir à bout des roches, cailloux, poussière… Le marteau Titan fait bien le travail mais une pièce tenant le burin s’est cassé et la pièce uniquement trouvable en chine mettant un mois à arriver, nous avons fait l’acquisition d’un matériel similaire de la marque Mac Allister. Avec une puissance de 50 joules et 1600 coups par minutes, il a permis de terminer le travail. Quant au Titan, la pièce commandée, nous pourrons le réparer pour le donner ou le vendre.
La roche est venue à bout d’une pièce du marteau piqueur Titan
En tout nous avons donc évacuer environ 20 mètres cubes de cailloux, roches, terre… !
La reconstruction et l’isolation du sol
Lorsque tout sera à environ – 40 cm, il sera ajouté de 5 à 10 cm de cailloux concassé que nous compacterons avec une plaque vibrante. Si jamais il y a de l’humidité, il faudra prévoir de drainer ou de partir sur une autres solution.
L’isolation du sol par le produit Misapor
Nous ajouterons environ 30 cm de Misapor. C’est un produit issu du recyclage du verre. Cela ressemble à un cailloux poreux. Très drainant et léger, il est tout à fait recommander dans le cas de rénovation comme la notre. Nous sommes en effet sur la roche/terre et nous souhaitons éviter la mise en place d’une dalle. Pour 30 cm d’épaisseur finale, il faut compter 39 cm de vrac. Le produit se tasse donc à la plaque vibrante de 80 kg par couche successive de 30 cm maximum. Le gros avantage du produit est qu’il est très drainant et possède un bilan carbone excellent.
Misapor : source : misapor.ch
La conductivité thermique du Misapor est annoncé à 0.093 W/m.K. Pour calculer le R (la résistance thermique), il faut diviser l’épaisseur par la conductivité. Ex : 0.30/0.093 = R = 3.23.
Au niveau du volume,nous avons environ 50 m² à isoler dans le gîte soit pour une épaisseur de 39 cm brute et finale de 30 cm. Le calcul est donc de 0.39*50 soit 19.5 mètres cubes. Le MISAPOR est vendu par 2 ou 3 m3 soit 10 bigs bags à commander et à livrer !
9,75
Épaisseur de MISAPOR brute et tassée. Source : pdf MISAPOR
Une fois le Misapor en place, bien tassé et de niveaux, nous poserons un OSB de 22 mm sur lequel nous ajouterons une isolation phonique et un parquet flottant. Nous étudions aussi l’utilisation de plaque Fermasol. Dans la salle de bain, il faudra trouver un parquet flottant fait pour les lieux humides.
Nous ferons évidemment un article sur cette partie !
C’est les congés et comme chaque année, nous venons bricoler l’ancienne ferme de belle et doux pour avancer sur les choses simples mais chronophages. Nous jetons notre dévolu sur le piquetage des enduits chaux de l’ancienne habitation de la ferme. Cette ancienne habitation deviendra le gîte et est composée de 3 pièces au rez-de-chaussée et de 2 chambres à l’étage. Nous avons commencé par la pièce du fond ou était installé une cuisinière à bois et la table de tailleur de pierre. Le besoin d’enlever cet enduit est motivé par la future isolation que nous viendrons mettre par la suite. Cela pourrait être un enduit chaux chanvre ou une laine de bois et quoi qu’il en soit, l’enduit d’origine doit être retiré pour ne pas interférer dans le bon fonctionnement de l’isolant.
L’enduit chaux est buriné pour faire apparaître les pierres afin de ne pas interférer avec l’isolant
L’outil miracle et pas d’enduit ciment !
Nous avons misé sur un burineur de la marque Bosch Pro. Vu qu’il s’agit par chance uniquement d’enduit à la chaux, il n’y a pas besoin d’avoir une machine surpuissante. Il faut surtout qu’elle ne soit pas trop lourde et nous avons fait le choix de la référence GBH-4-32 DFR. Un outil relativement cher mais bougrement efficace et disposant d’un système anti vibration ! On peut également l’utiliser en tant que perforateur (pierre, béton, bois…). L’outil pèse environ 4 kg et c’est le bon compromis selon mes différentes recherches.
Burineur bosch pro et morceau de bois permettant de clouer les plinthes
Découverte d’une ancienne porte et un équipement adéquate
En piquetant l’enduit, je découvre assez rapidement qu’une ancienne porte a été murée. Il est possible qu’elle soit ré-ouverte en fenêtre pour apporter plus de luminosité à la pièce ! J’en profite pour vous parler de l’équipement que je porte, chaussure de sécurité, masque à cartouche pour la poussière, lunettes de protection et casque anti bruit 3M. La poussière est vite importante alors n’oubliez pas un bon masque ! Il reste plus qu’à piqueter et à évacuer les gravats qui sont composés de chaux, sable et sûrement un peu de terre. Le volume est vite important que l’épaisseur de l’enduit varie de 1 à 6 cm parfois !
Une ancienne fenêtre murée qui sera peut être ouverte de nouveau !
Les anciennes chevilles Molly (ou autre)
Nous avions remarqué une drôle de méthode pour tenir les plinthes en bas des murs ou des décorations en bois. J’en fais donc un petit paragraphe car c’est assez malin. Les anciens taillaient un morceau de bois et l’enfonçait dans le mur afin de pouvoir clouer des objets décoratifs ou non d’ailleurs !
Ancien morceau de bois permettant de clouer plinthe ou objets décoratifs dans un mur en pierre
Quelques photos et vidéo du piquetage de l’enduit
Piquetage de la chambre du R+1 terminéePiquetage de l’enduit de la chambre du RDC terminéePiquetage dans la future cuisine du gîte à belleydoux terminé, ce mur devrait rester pour partie visible
Cet article reflète la seconde étape après l’achat de la ferme. Nous sommes alors en 2019. Nous avions négocié le prix de la ferme et de ses terrains en mettant en avant qu’il y avait beaucoup de bazar dans la ferme et que nous nous en occuperions. C’est ainsi qu’au premier été, nous avons avec Florence procédé au nettoyage de la ferme et cela nous a pris tout de même 15 jours ! Équipés d’un 4×4 (vu qu’il n’y a pas de chemin d ‘accès), d’une remorque, de gants et masques à cartouches nous attaquons le nettoyage.
On dégage le foin dans la grange
La partie grange est plutôt en bazar avec encore un joli volume de foin que nous sortons à la fourche et à la brouette sous une pluie de poussière fine, vive les masques à cartouche !
Nous trouvons également de nombreux objets plus ou moins étonnants, comme de vieilles chaussures pour enfants avec des crampons sous les semelles. Eh oui, les hivers il y a quelques dizaines d’années n’étaient pas les mêmes !
Chaussures anciennes retrouvées dans la grange
On trouve également de vieilles charrues, des lits, des armoires et même une ancienne luge à traction animale. Nous effectuons un voyage dans le temps avec un certain intérêt ! Nous trouvons même des informations sur les différentes personnes ayants vécues dans la ferme avec des diplômes notamment.
Une table de tailleur de pierre
Sur la partie habitation, nous évacuons de vieux meubles et trouvons un meuble étrange qui, après quelques recherches s’avère être une table de tailleur de pierre. En effet, dans le secteur du Haut-Jura, et notamment autour de Saint-Claude et en hiver, les habitants pratiquaient la taille de pierre, on parle de taillanderie. L’hiver s’y prêtait bien car les volumes de neige empêchait les déplacements.
Ancienne table de tailleur de pierre semi précieuse dans le haut jura
Sur le bas, nous dégageons aussi le four à pain qui à priori est en bon état ! L’aspirateur professionnel nous aide beaucoup, le tout est alimenté par un groupe électrogène car nous n’avons pas encore remis le courant à la ferme.
Nettoyage de la grange, on y voit déjà plus clair !
Tous les déchets sont emmenés à la déchetterie d’Oyonnax afin de valoriser au mieux tout cela, notamment pas mal de métal. Enfin, après pas mal d’efforts, nous y voyons plus clair, les volumes apparaissent mieux et nous comprenons maintenant bien la maison et ce lieux qui deviendra plus tard notre maison et un gîte pour les amoureux de la nature.
Photo automnale de la maison dans son environnement
Pour commencer le travail de conception et penser la rénovation, notre architecte a demandé d’effectuer un relevé 3d intérieur et extérieur de la ferme à l’état zéro. Cela permettra de comprendre très précisément comment la ferme est construire afin de réaliser des plans tout aussi précis ! M. Colin Bouriquet de la société Création conseils est ainsi venu une journée pour faire ces relevés.
La technologie utilisée est celle des relevés via un scan qui via un laser vient générer ce que l’on nomme un nuage de points (point cloud). Le laser vient frapper les différentes zones du bâtiment et permet ensuite via des traitements logiciels de représenter ce dernier en 3D (3 dimensions).
Relevé de la ferme au scan 3d
Notre architecte va ensuite partir de ce relevé pour créer des plans 2D et 3D de l’habitation et nous faire des propositions d’aménagements en fonction de nos besoins et de notre budget (le nerf de la guerre!). Cela permettra également de calculer les volumes, les surfaces et ainsi chiffrer; à l’aide d’un économiste les différents matériaux à acquérir.
Relevé par drone
Colin nous a fait le plaisir de faire voler son drone afin d’acquérir une vue aérienne très précise de nos parcelles. Cela lui a permis de générer ce que l’on nomme un MNE (Modèle Numérique d’Élévation). Ce modèle représente les altitudes des différents objets. A la différence d’un MNT (Modèle Numérique de Terrain), ce rendu valorise les hauteurs de la végétation. Ce rendu est également disponible en vidéo en bas de page !
MNE (Modèle Numérique d’Élévation) de la ferme et des parcelles avoisinantes
Vue aérienne très précise !
Le drone a donc permis de faire un relevé 3D mais également de créer une vue aérienne géolocalisée. On reconnaît bien la maison ainsi que les plantations via les petites zones de paillage !
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