Avec les années sans entretien, les arbres, – essentiellement des frênes – ont bien grandi ! Malheureusement, certains d’entre eux étaient trop proches de la maison et de la toiture. C’est ainsi que nous avons lancé la mission « bucheronnage » !
État des lieux
Comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessous, il y a pas mal d’arbres, pas forcément très gros mais très feuillus à la belle saison. Les feuilles tombent sur le toit, bouchent les chéneaux et favorisent la pousse de la mousse. Le soleil est aussi caché, nous allons donc agir pour changer cela ! Comme annoncé un peu plus haut, il s’agit de frênes et cette espèce est capable de repartir, nous traiterons donc les souches comme des arbres têtards afin de faire du bois de chauffage tout en évitant de les laisser monter trop haut.
Équipements
Comme toujours, pour travailler efficacement et en sécurité, il faut le matériel adapté.
Une tronçonneuse Dolmar avec un guide de 45 cm
Un pantalon de sécurité anti coupure
Des gants de sécurité
Un casque de bucheron (protection oreilles, casque et visière)
Une hache et des coins d’abatage
Un merlin et coins pour fendre
Un tirefor pour éviter que les arbres ne tombent sur la maison
Un broyeur pour réduire les branches sur place
Au delà de l’équipement, abattre des arbres reste un exercice dangereux. Il faut donc bien se renseigner pour savoir comment abattre un arbre dans les meilleures conditions.
Place à l’action
Nous commençons par faire tomber les trois premiers arbres sur l’axe sud
Vidéo de la chute de l’arbre
L’arbre tombé est ensuite coupé en morceaux d’un mètre et les branches sont broyées.
Faire du bois est un travail exigeant physiquement, ce n’est pas pour rien que l’on dit que le bois réchauffe plusieurs fois avant de réellement nous chauffer l’hiver !
Au final, nous avons dû faire environ 10 stères, ce bois nous servira à chauffer le poêle de l’habitation et/ou du futur gîte du haut Jura !
C’est tout pour ce reportage concernant l’abatage des arbres « gênants », à bientôt pour d’autres aventures !
La ferme de Belle et Doux n’était pas connectée au réseau routier à notre arrivée. C’est pourquoi lors des 3 premières années, nous avons utilisé un 4X4 pour pouvoir nettoyer et commencer certains travaux. L’ancien accès à la maison s’effectuait autrefois par un petit chemin en contre bas de la maison. C’est pourquoi, l’habitation de la maison s’effectuait par le bas. Le haut de la maison hébergeait des chambres et la grange.
Notre projet par-contre demande un accès par le haut et le chemin d’accès doit se faire par l’ancienne route communale puis à travers champs. Lors de l’achat de la ferme, la parcelle qui nous connecte à l’ancienne route n’est pas très large et pentue. Nous avons donc demandé à nos voisins du dessus de nous accorder un droit de passage sur une parcelle contigüe ce qui offre un peu plus de largeur afin d’effectuer deux virages dans la pente. Finalement, nous validons l’achat de trois parcelles ce qui nous permettra de créer un chemin ayant une forme de virgule et qui sera bien plus efficace au quotidien.
Un des objectifs de notre venue sur ce coin de nature qu’est le haut Jura est de créer un lieu productif en fruits et légumes et quoi de mieux pour ce faire d’envisager rapidement la création d’un jardin forêt ! Nous sommes situé à 750 mètres d’altitudes, avec la majorité des parcelles orientées Sud/Sud-Ouest. Le climat est assez marqué entre les saisons du fait de notre position en altitude. Notre zone de rusticité est associée à la classe (USDA) 7a ce qui peut nous apporter des températures jusqu’à -18 °C. La neige semble être encore présente chaque hiver mais aux dires des anciens, ce n’est vraiment plus beaucoup en quantité par rapport à il y a 50 ans. Nous avons tout de même vu en 3 années des accumulations parfois assez importantes (60 cm). Le réchauffement climatique est indéniable et c’est aussi pour cela que nous avons cherché un lieu à moyenne altitude.
Un jardin forêt, kesako ?
Le jardin forêt est un concept assez récent, un peu connecté au mécanisme de permaculture. L’idée est d’imiter les capacités de la nature à créer une forêt sauf qu’ici l’objectif est de créer une forêt productive pour redevenir davantage un cueilleur. Les arbres ont l’avantage d’être souvent très productifs sans avoir à faire beaucoup d’entretien comme c’est le cas sur un jardin potager. L’autre aspect est bien évidemment d’avoir une diversité maximum de végétaux afin d’obtenir une abondance et une résilience si jamais, par exemple il faisait trop chaud ou trop froid une année.
Connaissances
Avant de nous lancer et même si nous possédions des connaissances sur le jardin et les plantes, nous avons pris le temps de nous renseigner sur le concept des jardins forêts et de la permaculture au travers d’ouvrages et de vidéos sur Internet. Dans ce domaine, nous recommandons fortement la lecture du livre de Damien Dekarz
Nous avons également parcouru d’autres livres notamment des livres de chez Rustica et le très bon guide sur Vivre en autonomie, qui apportera d’autres axes que la seule forêt (poules…)
Le design
Le design en permaculture ou en jardin forêt a évidemment son importance. Selon la topographie des lieux, de votre sol, de vos parcelles, de votre orientation, de votre climat et de vos envies, il faudra envisager un design. Le design est quelque chose d’assez technique tant les paramètres à prendre en compte sont nombreux. De notre côté, nous avons assez longuement réfléchi sur la disposition des différents végétaux, du futur jardin etc en fonction de nos parcelles et de leurs qualités et défauts. Ce que je pense également c’est que rien n’est jamais figé et qu’en fonction des résultats que l’on obtiendra, on sera évidemment amené à faire des adaptations sur tout un tas d’aspects. C’est aussi en faisant des erreurs que l’on apprend !
Les premières plantations
Nous avons entamé une grosse plantation entre l’automne et l’hiver 2020-2021. Avec les confinements successifs, nous avons surtout planté fin d’hiver. Il nous paraissait important de planter rapidement pour que les plantes puissent profiter d’environ 2 années avant notre arrivée. Ceci permettra à certaines espèces d’être productives à notre arrivée.
Les grands fruitiers greffés sur francs eux mettront au moins 5 ans pour rentrer en production. Nous avons planté environ 250 arbres et arbustes pour la plus part comestibles (fruitiers, petits, fruits, plantes perpétuelles, fixateurs d’azote, plantes mellifères et grimpantes comme des vignes, kiwi, kiwai…). A savoir que nous avons déjà 2 grands noyers et des fruitiers redevenus sauvages, signe d’anciens vergers !
Les arbres et arbustes sont maintenus par des poteaux en bois afin d’être maintenu le temps de leur croissance. Le vent peut parfois être présent et la neige assez épaisse ! Le trou de plantation a été effectué à la main. Nous avons ajouté un peu de terreau à chaque trou ainsi qu’un peu de cornes broyées et de poudre de mycorhizes. Concernant la logique générale, nous avons fait en sorte de mettre les plus grands arbres en hauteur et donc côté nord afin que les plantes de devant profitent du soleil. Les pieds des végétaux ont été abondamment paillés et nous remettons de la paille dès que nécessaire. Nous mettons également de la tonte lorsque nous tondons. A la plantation, un arrosage a été effectué et nous veillons sur la pluviométrie pour, au besoin, aller arroser via une cuve de 1000 litres que nous stationnons en haut sur le chemin. L’eau que nous récupérons d’une source descend alors par simple gravité dans un long tuyau.
Choix des végétaux
Pour le choix des végétaux, nous nous sommes largement inspiré des deux ouvrages listés en haut de l’article et des découvertes sur les vidéos de Youtubeurs tels Damien Dekarz ou la Petite Ortie dans la prairie. N’hésitez pas également à aller faire un tour sur la chaîne de l’incroyable projet de La Forêt Gourmande
Le choix de nos végétaux est disponible sur ce lien Google Drive et il reprend tout ce que l’on a planté sur cette première session plutôt intense il est vrai ! Le tout a été planté sur 3 gros week-end, autant dire que nous n’avons pas fait semblant !
Je ferai un retour avec le temps pour vous dire ce qui a fonctionné ou non. Nous avons acheté sur différentes pépinières en fonction de ce que ces dernières offraient comme végétaux. Nous nous sommes concentrés surtout sur les plantes classiques et efficaces comme les cerisiers, pommiers etc et quelques raretés comme le pommier Kazakh ou l’Asiminier. Cette première salve représente un investissement certain et nous surveillerons bien évidemment la pluviométrie sur les deux premiers été. Cet été 2021 semble pour l’instant frais et humide ce qui est le bienvenu !
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