Cet été 2024, nous avons aussi commencé l’isolation chaux chanvre de la partie gîte. Pour cela, nous avons suivi la méthode décrite sur cette vidéo parfaitement conçue :
Nous avons donc décrouté les murs puis posé deux liteaux croisés avant de bancher avec une planche traitée avec un film coupée en deux. La pose de liteaux croisés sur le mur permet de faire une accroche mécanique à la chaux banchée. Pour tenir les banches, j’avais trouvé des outils bien pratique d’occasion. Trois bras qui se soulèvent et se bloquent avec un ressort. Certainement des outils de plaquiste.
On met de niveau les pieds au laser et au niveau à bulle pour ensuite plaquer la banche contre. Bien faire attention aux boitiers électriques pour qu’ils viennent bien se plaquer contre la banche. Ensuite on vide au seau ou à la pelle le chaux chanvre et on vient tasser doucement avec des tasseaux et des morceaux de bois.
Le mélange chaux/chanvre en bétonnière
Concernant le mélange c’est très simple, dans une bétonnière de 350 litres, nous ajoutons 7 seaux d’eau pour un peu moins de deux sacs de chaux NHL 3.5. On décompacte ensuite le dac de 20 Kg de chènevotte et on charge doucement la bétonnière. La pelle à neige fonctionne bien.
Une fois la banche remplie et tassée sans forcer, on peut monter dans la foulée en laissant 10 cm de recouvrement avec la banche précédente. Au besoin, si il y a un trou on peu venir parfaire à la taloche. Pour décoffrer la banche, taper dessus avec un marteau permet de la faire glisser vers le haut plus facilement car la chaux colle un peu la plaque.
Cela avance doucement mais sûrement ! Le résultat est plutôt satisfaisant, on remarque les différents mélanges via les strates. L’ensemble durci assez rapidement vu l’utilisation de chaux hydraulique nhl 3.5. Je pense qu’une chaux hydraulique est essentielle sur ces épaisseurs, la chaux aérienne mettrais des années à sécher à cœur !
L’épaisseur varie à cause des murs qui ne sont pas d’aplombs mais on est au minimum à 12-15 cm et parfois a plus de 25 cm ! Nous essayons d’avoir un isolant plus épais sur les murs extérieurs et limitons l’épaisseur sur les murs intérieurs. Vous remarquerez sur la photo ci-dessous que nous n’avons pas fait volontairement de suite le haut du mur pour laisser le plaquiste plaquer le plafond pour qu’ensuite le chaux chanvre vienne fermer le tout proprement. Au sol le fermacell sol (fermasol) permet tenir le tout et si sa pose vous intéresse, voici l’article qui en parle ! Ce matériau à aussi l’avantage de résister à l’humidité, ce qui notre cas est parfait car le chaux chanvre est humide lors de la pause.
La partie la plus longue est la dernière passe car on ne peut pas bancher, nous utilisons alors la truelle et la taloche pour venir fermer l’isolation jusqu’en haut du mur.
L’isolation du contour des fenêtres
Autour des fenêtres, il n’y a pas beaucoup d’épaisseur de disponible. J’ai hésité par le fait de poser du liège en plaque mais cela représente un coût important. Ce sera donc du chaux chanvre pour faire un correcteur thermique. Nous essayerons de créer un peu de rondeur sur les angles.
Sous la tablette par contre j’ai décidé de retirer quelques pierres pour ajouter une épaisseur de chaux chanvre supérieure (80-100 mm).
Le chaux chanvre vient isoler le maximum sous la fenêtré, une tablette en bois sera découpé sur mesure. Pour isoler le plafond de la fenêtre, et vu que le chaux chanvre ne va pas tenir, nous avons envisagé le liège expansé mais j’ai finalement opté pour de la laine de bois rigide de 60 mm car il nous en restait et un morceau de pare vapeur entre le bois et l’isolant. Une tablette en bois viendra le maintenir en sandwich. Le tout sera fixé avec des chevilles. Pour être raccord avec le chaux chanvre, nous avons raccourci la laine de bois sur le devant afin de venir plaquer du chaux chanvre en façade.
Sur la zone de la tablette, j’ai découpé et collé un plateau de table en bouleau d’une épaisseur de 27mm. Ce plateau détourné trouvé chez Castorama a été traité avec du Rubio et viendra recouvrir la tablette et la largeur de l’isolant devant la fenêtre. Une membrane permettant d’étancher au mieux a été posé par le menuisier.
La fin du chantier chaux chanvre dans la partie gîte
Après plusieurs heures à travailler ce matériau, je trouve que cela est plutôt facile à mettre en œuvre du moment ou vous avez les bons outils. Il faut notamment une grosse bétonnière pour bien mélanger, la plaque pour bancher peut être remplacé par un OSB 22mm. Les barres métalliques permettant de retenir les banches sont par contre incontournables. J’en avait acheté 3 d’occasion et si j’avais su j’en aurait pris une ou deux de plus car parfois on aimerait laisser la banche pour avancer ailleurs le temps que le chaux chanvre tire (sèche un peu).
C’est aussi plutôt léger ce qui est confortable à manipuler. Par contre c’est assez chronophage au final si vous avez une belle épaisseur à mettre en place même avec une grosse bétonnière de 350L. Bon il faut dire que dans notre cas il faut aussi monter et descendre le mélange à la brouette et sans compter nous sommes à plusieurs centaines d’aller retour ! Nous verrons dans le futur si ce choix a été le bon en terme de confort thermique et hygrométrique (humidité). Certains autres murs seront isolés avec une laine végétale et un placo, on sera donc dans une isolation hybride. Les plafonds seront plaqués avec du placo (isolés par 200mm de laine de bois). La salle de bain sera entièrement plaquée avec un isolant naturel sur 120 mm sur les murs et 200 mm de laine de bois au plafond.
Les finitions
Nous pourrions laisser le chaux chanvre apparent mais il en a été décidé autrement et à priori nous viendrons poser un enduit à la chaux aérienne qui sera peut être teinté afin d’affiner le grain et donner un côté plus moderne et plus clair. Cette partie fera l’objet d’un article sur le blog bien évidemment !
0 Comments
2 Pingbacks