Pour la pièce de comprenant la douche, les wc, le lave linge du gîte, nous avons envisagé d’isoler le sol à partir de liège recyclé à partir de bouchons de vin. Contrairement à l’isolation du reste du gîte qui était à base de Misapor et une finition avec du fermacell sol puis parquet, ici nous allons couler une dalle. Pas une dalle chaux/sable non isolante mais une dalle chaux/liège !
Une pièce humide
Ce choix du chaux/liège a été fait car la partie salle de bain est uniquement posée sur la roche mère et la pièce est semi-entérrée et un peu humide. Pour gérer l’humidité, nous avions poser un drain à l’extérieur mais pas suffisant car l’eau passait encore sous la roche mère. Pour finaliser le traitement du mur, nous avons placé un drain routier à l’intérieur sur toute la longueur du gîte. Dans la salle de bain, nous avons également créer un coffre de béton cellulaire sur un seuil de chaux, le tout rempli de Misapor pour son pouvoir drainant. Je vous invite d’ailleurs à lire l’article sur ce projet par ici.
Avant la pose, le sol est mouillé abondamment, observez au passage la hauteur du décaissement au marteau piqueur dans la roche. Quelques heures de vibrations dans les bras et des tonnes de cailloux à dégager.
Une fois les réseaux sous-terrains posés (évacuation de l’eau sale, électricité et plomberie), nous avons donc procédé au coulage du mélange chaux/liège. Nous avons commandé ce liège chez un professionnel et nous avons commandé suffisamment de liège pour le volume à remplir. Le vendeur m’a même fourni un tutoriel pour créé la dalle et m’a conseille de prendre deux granulométries pour faciliter sa mise en œuvre.
Une recette de la dalle chaux/liège éprouvée
Pour la recette, nous avons donc utilisé une recette existante issue de Formaterre. Côté chaux, nous avons utilisé la chaux NHL 3.5 de chez Lafarge (Nathural) et du liège recyclé de deux diamètres différents. Pour une dalle avec plus de résistance la NHL 5 semble conseillée mais vu que nous n’aurons pas de poids dessus, nous sommes resté sur de la NHL 3.5. Il existe aussi des recettes qui incorporent du sable/gravier.
- Pour 1 bétonnière de 350L :
- 1 sac de chaux e 35 kg (=4.5 seau) ,
- 7 seau 0/4 (=1 poubelle),
- 7 seau 4/10 (=1 poubelle),
- entre 2 et 3 seau d’eau
Texture Mortier, ça brille, comme du sable humide. On doit le tasser sans couler !
- 1 seau d’eau
- ½ poubelle de 4/10
- progressivement ½ sac de chaux
- ½ poubelle de 4/10
- 1 seau d’eau
- ½ poubelle de 0/4
- progressivement ½ sac de chaux
- ½ poubelle de 0/4
- le reste de l’eau / En fonction
S’il en reste (et il en restera), on les écrase à l’aide du râteau.
Les travaux de la pose de la dalle chaux/liège
Pour la pose, nous étions 3. Le poste le plus chronophage se situe au niveau de la préparation du mélange car il fallait doser au seau le liège et passer par un mélange chaux puis liège, puis eau et de nouveau recommencer le même mélange. Pour gérer le mélange il fallait une bétonnière de 350 litres ce que nous avions car nous avions investi dans cette machine pour le chaux/chanvre.
Nous étions donc deux à ce poste de travail et la troisième personne s’occupait de tasser le mélange car il fallait tasser par couche et non tirer directement à la règle. Concernant l’épaisseur, et vu que nous étions sur la roche, le sol était vraiment irrégulier mais il y avait au minimum 15cm et parfois plus de 30 soit une excellente isolation car en effet le liège est un matériaux très isolant et imputrescible (qui ne pourrit pas) et qui donc ici, dans une pièce légèrement humide ou plutôt fraîche depuis le drainage complet effectué. Ici le liège a donc toute sa pertinence.
Nous avons aussi tassé la dernière couche puis avons fini par tirer à la règle sur deux tasseaux. Le lendemain, nous avons pu retirer les tasseaux pour reboucher les trous. Nous avons également créé une réservation pour brancher l’évacuation de la douche facilement.
Des finitions à faire
Concernant le reste à faire, et vu que nous envisageons la pose de carrelage, nous allons faire une finition chaux/sable avec une dosage 1 seau de chaux NHL 3.5 pour 3 seau de sable.
La dalle chaux/liège terminée et après 2 jours de séchage, j’ai osé marcher dessus et le sol est déjà dur tout en conservant un rebond propre au liège, très étonnant ! Profitez en pour regarder aussi l’incroyable montage des pierres par les maçons de l’époque, le mur est d’ailleurs posé sur la roche mère qui a été taillée, simplement époustouflant !
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